Canalblog
Editer l'article Suivre ce blog Administration + Créer mon blog
Publicité
Groupe scolaire PAUL BERT à St SIMON. NOUVEAU BLOG : http://fcpepaulbert.wordpress.com
27 octobre 2010

Les écoles de la "seconde chance" espèrent proposer 12 000 places d'ici 2012

Les écoles de la "seconde chance" espèrent proposer 12 000 places d'ici 2012

Costume-cravate ou talons hauts pour les filles, ils sont déjà tournés vers le monde de l'entreprise. D'autres, plus décontractés, ont enfilé le tee-shirt à l'effigie de leur école. Des dizaines de jeunes gens sont venus à Paris, mardi 26 octobre, représenter leur établissement lors d'un colloque organisé par le Réseau des écoles de la seconde chance (E2C).

Ils ne s'en cachent pas, le système scolaire classique ne leur a pas réussi. Les raisons sont multiples, et les décrochages nombreux. Ils seraient 150 000 chaque année à abandonner l'école sans diplôme. Un chiffre important, bien au dessus de la capacité d'accueil des écoles de la seconde chance.

9000 STAGIAIRES SUR LES BANCS

Pourtant, du chemin a été fait depuis la création de la première E2C, à Marseille, en 1997. C'est Edith Cresson, premier ministre en 1991 et 1992, qui est à l'origine du projet. Aujourd'hui, ils sont 9 000 "stagiaires" à fréquenter les bancs de ces écoles pas comme les autres.

C'est le cas de Julie Duhamel, 19 ans dans un mois. Elle a décroché du système scolaire en classe de terminale BEP vente-formation qu'elle suivait au Blanc-Mesnil, en Seine-Saint-Denis. La faute à des "difficultés d'intégration". "Il y avait trop de garçons dans la classe, l'ambiance ne m'a pas plu", dit-elle. Difficile alors, avec un brevet des collèges, de trouver un emploi.En deux ans, Julie n'a travaillé qu'un mois dans la téléprospection. Sans réel engouement. "J'ai entendu parler des écoles de la seconde chance pendant la journée d'appel à la défense. J'ai décidé de postuler." Dossier, entretien, la sélection est rude pour tester la motivation des candidats. Et faute de places, beaucoup n'ont pas accès à cette deuxième chance.

Depuis septembre, Julie va en cours 35 heures par semaine pour apprendre à rédiger son CV, à convaincre un futur employeur, et suit des cours de remise à niveau. Français, mathématiques, culture générale, autant d'enseignements nécessaires puisqu'à leur entrée dans les E2C, la moitié des jeunes ne maîtrise pas les quatre opérations de calcul. Mais le but premier des E2C est de servir de tremplin à l'adolescent pour son insertion dans le monde professionnel. Julie a déjà réalisé un stage de quinze jours dans un supermarché et vient de signer pour quatre semaines supplémentaires. Objectif : enchaîner les expériences avec les entreprises pour trouver sa voie. Puis multiplier les stages. Avec, à la fin peut-être, la signature d'un contrat de travail.

Après dix mois passés en moyenne dans les E2C, ils sont six sur dix à enchaîner sur un CDD ou sur une formation. Mais quatre sur dix ne trouvent pas de solutions immédiates.

UN GROS TRAVAIL SUR EUX-MÊMES 

"Pourtant, ils veulent tous s'en sortir, assure Sanâa Hasnaoui. Il n'y a pas vraiment d'échec puisqu'à partir du moment où ils intègrent l'école, ils font déjà un gros travail sur eux-mêmes."Du haut de ses 27 ans, cette diplômée d'une licence en ressources humaines est devenue formatrice en techniques de recherches d'emploi dans une E2C du Val-d'Oise.

"Il n'y a pas de diplôme minimum requis pour devenir formateur. C'est avant tout une question de personnalité. J'ai toujours été intéressée par les problématiques des banlieues, j'ai donc décidé d'aider ces jeunes. La valeur ajoutée de cette école, c'est qu'on considère les élèves comme des adultes, et on les respecte autant. Nous ne sommes pas en concurrence avec l'éducation nationale, puisque ces jeunes n'ont pas les mêmes besoins que les élèves classiques."

Le réseau des E2C est maintenant bien en place. Soixante trois sites-écoles sont présents dans 14 régions. Le développement de ces établissements devrait s'accélérer puisque depuis l'an passé l'Etat a décidé de participer à leur financement.

L'objectif est d'atteindre 12 000 places à l'horizon 2012, et de développer les E2C sur l'ensemble du territoire. Car leur répartition est loin d'être homogène.

 Le sud-ouest et l'ouest de la France ne possèdent quasiment aucun établissement.

Simon Jousset

Le Monde.fr | 26.10.10 | 18h53  •  Mis à jour le 27.10.10 | 10h04

 

Publicité
Commentaires
B
Les écoles de la "seconde chance" sont quelque chose de formidable qu'il faut encourager !
Groupe scolaire PAUL BERT à St SIMON. NOUVEAU BLOG : http://fcpepaulbert.wordpress.com
Publicité
Archives
Publicité